Douceur d'une nuit provençale,
Nos peaux luisantes et frémissantes
S'apprivoisent sous le ciel scintillant;
Espace-temps sans pudeur
Où se perdent murmures et frôlements.
Lueur déchirant la noirceur du ciel,
Nos mains, sous l'astre lunaire, se mêlent,
Nos lèvres humides qui s'attirent
Se frôlent timidement et s'éloignent pudiquement…
Soubresauts de désir jusqu'alors inavoué,
Exaltation du baiser naissant, espéré,
L'oxygène embrase nos pupilles dilatées,
Nos cœurs en fusion, à l'unisson, s'harmonisent,
Niant, dans un soupir, sous le dais de nos espoirs,
Les blessures et les peurs d'un passé assassin.
Le fil du temps se rompt, implacable,
Et nos âmes enivrées s'envolent vers l'ultime paradis,
Délaissant, sereines, nos corps dénudés
Au cœur d'une pénombre enveloppante.
Eternité d'une seconde atemporelle de vie,
Où nos regards d'adolescents énamourés,
Dans une larme de cristal incandescent,
Se noient, instantanément, dans l'abyssale passion.
Offrande charnelle à Ishtar, déesse guerrière,
De nos deux corps inassouvis qui s'abandonnent
Dans un renoncement devenant extase virginale.
DKA