Lire est déjà une manière de tenir la main de celui qui écrit... KA'd
Lire est déjà une manière de tenir la main de celui qui écrit... KA'd
Evitant les immondices
De la cité
Aux relents vomitifs,
Je fuis,
Je cours,
Pour me soustraire
A la vision subversive
De tes yeux
Se refermant
Une ultime fois.
Perdu au coeur
De souvenirs
Obsédants,
Ton visage
Que j'ai tant aimé
Est devenu
Geôle sordide,
Insalubre
Et meurtrière.
Le chagrin dévastateur,
Compagnon prévenant
De mes errances
Suicidaires,
Me guide,
A travers les méandres
Nébuleux
De mes phobies
Intestines,
Jusqu'aux rives
Ensanglantées
De l'affluent
De ton trépas.
A travers les brumes
Expiatoires
De la rivière Sanzu,
Mon âme Pécheresse,
Avide de s'enivrer
De ton amour,
S'offre à l'espérance
Incertaine
Du jugement d'Enma.
Au centre
Du monde souterrain,
Survolant le marais
Des croyances maudites,
Nos esprits,
Redevenus fusionnels,
S'unissent
Aux flammes des enfers,
A la gloire
Des passions éternelles.
KA'd
Cruauté
D’une vie,
Qui offre
En pâture,
Sans remords,
L’innocence du regard
D’une enfant
Aux serres avides
D’une mort
Sans préjugés.
Sur un destin
Écourté,
Ses yeux,
Orphelins de vie,
Se sont refermés
Et, d’un battement d’ailes,
Elle est devenue
ange-gardien,
Veillant
Pour l’éternité,
Sur nos cœurs
Tournés vers les cieux.
Repose en paix,
Petit ange.
KA'd
Ma vie d’errances
N’avait pour unique Graal
Que de s’enivrer,
Une fois encore,
Des délices éthérés
Des amours innocentes ;
Mais ce fruit devenu,
Pour mon cœur,
Interdit,
En offrande sur l’autel
Des sacrifices ancestraux,
Mon corps s’abandonne
À la lame acérée
Et vengeresse
De mes pensées
Les plus sombres.
KA'd
Ile aux mille souffrances,
Dans d’atroces contractions,
Tu accouches
Des soupirs désespérés d’âmes,
Par le dieu des hommes,
Abandonnées.
De sueur et de sang,
Ton sol vénéré
S’abreuve,
Avidement,
Une ultime fois,
Sous le regard
De mères éplorées
Aux pieds des rameaux de sainbois.
Sous le fardeau
De l’intolérance de l’homme,
Enchaîné à ton compagnon
De douleur,
La tête baissée,
La fierté arrachée à ton cœur,
Les lanières du fouet,
De ton blanc tortionnaire,
Lacèrent,
Mutilent,
Sans un rictus,
Ta peau aux reflets cuivrés.
Frères d’Afrique,
Au destin baillonné,
Par les brimades
Et le joug colonial,
Quittent, à jamais,
Leur terre bafouée,
Bercés
Par les mélopées ancestrales.
N’offrant que des ombres
Brisées et difformes
Comme dernière vision,
Le couloir sans lendemain
Se referme
Sur des cœurs tailladés
En partance
Pour un nouvel enfer.
KA'd
Aux pieds des odorants et capiteux jasmins,
Sous le dais flamboyant au scintillement carmin,
Telle Psyché, par un ardent baiser, ranimée,
S’éveillent, dans la brume, deux silhouettes énamourées.
Alliance de leurs corps par une charnelle envie,
S’épousent, dans un râle, leurs regards attendris
Par les larmes cristallines que l’instant a fait naître ;
Ce désir inconnu qu’elles semblent si bien connaître.
Elles osent une douceur jusqu’alors virginale,
Découvrant les frissons d’une étreinte maritale ;
Offertes à la tendresse d’attentions alanguies,
Elles s’unissent dans l’espoir d’une passion affranchie.
Voluptueuses caresses, sur leurs courbes, esquissées,
Deux femmes s’abandonnent aux délices éthérés
Des amours de Sappho ; mirifiques prémices
Aux rhapsodies envoutantes des deux laudatrices.
DKA
Face à ta sépulture et son marbre abrasé
Par les heures, les journées, les années dévorantes,
Irrésolue, la main décharnée et tremblante
Tenant, une ultime fois, cette lettre froissée
Que l’espoir assassin refusa de t’offrir ;
Le mistral embrasant mon regard envahit
Par la mélancolie de nos printemps occis,
Ma voix, sans vie, se perd dans un ultime soupir.
La grisaille du ciel accompagne la mélopée
De mes regrets anciens inscrits sur cette page,
Eclairs striant le ciel par cette soirée d’orage.
Mes mots, triviaux, renaissent dans ton hypogée,
Embellissant le passé d’images incertaines,
De ces rêves maudits que tu croyais permis,
Des instants de tendresse, des baisers attendris,
Les regards enflammés luttant face à la haine.
Une lueur dans les cieux, un frisson sur ma chair ;
La main, qui t’a frôlée, offre aux souvenirs vengeurs
Les larmes énamourées que déverse mon cœur
Sur ce papier jauni qui s’envole dans les airs.
A la croisée des routes, mon âme n’a d’espérance
Qu’à serrer dans ses bras ta dépouille retrouvée
Et se perdre au creux de ton épaule, allongé ;
Amants fidèles, affranchis des brumes de souffrance.
DKA
Si tu n’étais qu’un objet,
Tu serais certainement un miroir.
Un miroir qui retranscrit,
Qui accompagne mes méditations !
Un miroir, témoin silencieux de mes confidences,
Un miroir étincelant qui révèle mes doutes.
Un miroir qui éloigne mes peurs.
Si tu n’étais qu’un élément,
Tu serais certainement l’oxygène.
L’oxygène qui engourdit,
Qui emplit mes poumons !
L’oxygène, carburant indispensable des cœurs,
L’oxygène apaisant qui déferle sur mes peines.
L’oxygène qui balaie mes humeurs.
Si tu n’étais qu’une couleur,
Tu serais certainement un arc-en-ciel.
Un arc-en-ciel qui rayonne,
Qui réunit nos origines !
Un arc-en-ciel, moment fascinant d’éternité,
Un arc-en-ciel resplendissant qui annonce l’embellie.
Un arc-en-ciel qui hèle notre nirvana.
Si tu n’étais qu’un instant,
Tu serais certainement une seconde.
Une seconde qui s’éveille,
Qui étreint nos pulsions !
Une seconde, fascinante caresse d’un soir,
Une seconde éternelle qui s’inscrit.
Une seconde qui exacerbe mes émotions.
Si tu n’étais qu’un sentiment,
Tu serais l’amour.
L’amour qui enivre,
Qui délivre ma vie !
L’amour, houle de pensées affranchies,
L’amour exaltant qui édifie mon destin.
L’amour pureté qui fait battre mon cœur.
DKA
Allongé sous un drap, je crois encore rêver,
A ces instants maudits où je vivais sans toi,
Caressant ton absence, oubliant mes émois,
A ces senteurs charnelles impossibles à humer.
Ton regard vivifiant s’efface de l’histoire
D’un vieillard amoureux dont la mèche s’éclaircit,
Par l’usure du temps et l’attente d’une folie,
Lâchement assassinée d’un refus péremptoire.
Tes cheveux virevoltants, par un souffle de vie
Animant mes pensées durant ces derniers jours,
S’évadent des souvenirs, tel un parfum d’amour
Désertant l’existence d’un homme que l’on bannit.
La pulpe de tes doigts a aimé mon visage,
Pour la dernière fois, mon âme, tu as frôlé,
Refermant notre passion par un chaste baiser ;
Le cœur léger, je pars pour un ultime voyage.
DKA
Demain, au coucher du soleil, je partirai ;
Mal assurés, mes pas franchiront le brouillard,
Me libérant, enfin, de cette vie que je haïs,
Le long d’un couloir désert qui mène au hasard.
Demain, au coucher du soleil, je partirai,
Vivant l’éloignement comme une délivrance.
Le cœur léger remplit de joie, j’avancerai
Sur les traces effacées de mes trop longues absences.
Demain, au coucher du soleil, je partirai,
Concluant, impatient, l’ouvrage de mon destin.
Au-delà de la vie, de la mort, j’arriverai
Quelque part très loin où ne conduit nul chemin.
Ce matin, au crépuscule, je suis arrivé
Dans la vallée perdue des hommes vêtus de blanc.
Envahi par l’Amour inconnu des vivants,
Mon âme, dans cette contrée secrète, s’est envolée.
DKA