Une toile d’araignée obstruait le passage
D’une porte noircie que le temps façonnait,
Et les vitres ternies que le soleil frappait,
Annihilaient la vision du plus beau paysage.
Les rues, devenues calmes, de ce village perdu,
Résonnent, à mes oreilles, de ces rires enjoués
Que nous poussions parfois au milieu de l’été ;
Insouciantes journées que nous ne retrouverons plus.
Une source est tarie au milieu de ce bourg,
Rendez-vous du passé ; des instants de passion
Qu’une époque trop amère fusilla sans raison,
Brisant à tout jamais les prémices de l’amour.
Arpentant lentement le chemin des cyprès,
Mon esprit est guidé vers la dernière demeure
De souvenirs d’avant-hier, les saisons du bonheur
Où enfants innocents, la vie nous a forgés.
Comme un oiseau, mon âme a survolé le mur ;
Au milieu de ce marbre et des croix trop usées,
Le gravier a réveillé les âmes oubliées
D’adolescents dont je percevais le murmure.
L’enfance s’en est allée depuis bien des années,
Engloutissant avec elle les souvenirs jaunis
D’un monde d’autrefois où nous étions unis,
Mains à mains, cœurs à cœurs, vers notre destinée.
DKA